La gestion des données de référence (ou l’acronyme MDM pour Master Data Management) consiste à gérer, consolider et organiser de multiples données au sein d’une base maitresse. Une seule base de données pour des usages multiples incluant la prospection commerciale, les contacts des fournisseurs, la logistique des produits ou les informations personnelles des salariés. Le MDM va non seulement unifier les données, mais également les « nettoyer » de manière cohérente pour un usage capable de créer de la valeur qui soit toujours à jour.

Si le MDM est un facteur de clé de succès pour les organisations gérant de multiples données – en particulier dans le e-commerce – c’est aussi un sujet qui est en pleine évolution. En cause : l’importance prise par la blockchain. Une technologie qui s’apprête à révolutionner de nombreux secteurs de notre économie. Y compris la gestion des données de référence.

MDM et blockchain : un nouveau paradigme

Au cours des deux dernières décennies, la gestion de données a connu d’importants changements. Non seulement par le volume collecté et l’importance des données dans le fonctionnement opérationnel des entreprises, mais également par la manière dont celles-ci ont été valorisées.

Le stockage local a d’abord été la règle universelle : des serveurs sécurisés et refroidis dans une salle spécialement équipée au sein de vos locaux.

Puis, les données ont progressivement migré vers des solutions cloud, pouvant être hybrides, publiques ou privées, avec d’éventuelles redondances locales.

Et demain ?

C’est la blockchain qui pourrait faire son apparition au sein des entreprises. Bien que le nombre de projets l’impliquant soit encore très faible chez les professionnels – 8 % des entreprises auraient démarré un projet expérimental, d’après le sondage annuel de Gartner auprès de 3.000 directeurs informatiques, relayé dans un récent article des Échos – tous les grands noms du web et du conseil se sont mis en ordre de marche.

La blockchain est une technologie et non un réseau. C’est une manière d’organiser le MDM de manière sécurisée, décentralisée et flexible : pas de serveur central, pas de risque de piratage, d’altération ou de pertes de données, et pas de dépendance avec un service cloud.

Dans un environnement technologique en pleine évolution, il est plus que nécessaire de rester connecté à ces innovations qui pourraient transformer la gestion et l’administration des données dans les dix prochaines années, de la même manière que Facebook a transformé le marketing en ligne.

Les avantages de la blockchain dans la gestion des données de référence

L’utilisation de la blockchain dans la gestion et l’administration des données ouvre de nouvelles perspectives d’avenir pour les entreprises.

Exemples et cas d’usages :

  • Réconciliation des données : à partir du moment où tous les services, business units ou filiales sont intégrés dans un réseau de blockchain privé, il n’est plus nécessaire de déplacer les données entre ces organisations. Un gain de temps important dans la réconciliation et le contrôle de la qualité des données.
  • Coût : c’est un argument à double tranchant et tout dépend des usages actuels. Toutefois, maintenir et gérer une infrastructure centrale peut être un poste de dépenses important, à la fois en termes d’infrastructures techniques, de maintien des processus internes et de la gestion  des aspects sensibles liés à la sécurité. Même le cloud a un coût et n’est pas à l’abri du piratage ou de vols de données. Avec la blockchain, les transactions ne sont validées que si l’intégralité du réseau l’approuve, limitant ainsi les risques.
  • Efficacité organisationnelle : les rapprochements de données sont plus efficaces et nécessitent moins de travail. L’historique de chaque donnée peut être public et il devient facile de suivre les évolutions d’une donnée au sein d’un système, de sa création, à son utilisation en passant par toutes ses mises à jour.
  • Désintermédiation : plus d’autorités centrales, de serveurs ou d’intermédiaires tiers qui pourraient créer un lien de dépendance avec l’organisation. Les flux sont directs et rapides.
  • Transparence et confiance : toutes les transactions, les changements et les mises à jour des données sont parfaitement traçables, mesurables et suivis. Une manière de responsabiliser toutes les parties prenantes susceptibles de manipuler des données.

La blockchain n’est pas (encore) pour tout le monde

S’il n’est jamais trop tôt pour expérimenter la blockchain, il est toujours utile de connaître les deux versants de l’histoire. Oui, la blockchain est potentiellement révolutionnaire. Oui, c’est une technologie qui fait des émules et qui suscite un intérêt mondial, mais non, elle n’est pas forcément adaptée à tout le monde.

  • Coût : c’est le pendant de l’argument précédent. Avant de construire un gratte-ciel pour son entreprise, mieux vaut en avoir les besoins et les sources de financements. Avec la blockchain, c’est la même chose. Son développement et son implémentation peuvent être consommateurs de liquidités. Si le retour sur investissement est probable à moyenne ou longue échéance, ce n’est certainement pas un projet accessible à tous. D’autant plus que les coûts de stockage dans le cloud ne cessent de baisser.
  • Vitesse d’écriture : l’intégration d’une donnée dans une blockchain sera toujours plus longue. C’est normal et c’est la manière dont la technologie a été pensée pour en sécuriser tous les aspects. Une transaction avec Ethereum peut prendre une quinzaine de secondes, voire davantage, à se matérialiser. Le bitcoin, c’est jusqu’à 15 minutes. Si vous avez besoin de données actualisées en temps réel avec une latence réduite au minimum, la blockchain n’est alors pas forcément la solution adaptée.
  • Édition : la blockchain garde tout en mémoire. Y compris les erreurs et les bugs. Le principe est de ne pas réécrire, modifier ou altérer, mais d’enregistrer chaque nouvelle transaction dans un nouveau bloc. Si un programme basé sur la blockchain contient un bug ou une erreur de programmation, il n’est pas aussi facile d’en sortir une nouvelle version qui remplacera la précédente.

La gestion des données de référence est une problématique centrale pour les entreprises. Par de nombreux aspects, la blockchain en sera peut-être un catalyseur, capable de mieux sécuriser, utiliser et gérer les données utilisées par les professionnels. Une tendance que nous suivons de très près pour mieux accompagner les entreprises dans leurs pratiques.